CORRIGE EXERCICE 4
Introduction :
Le message nerveux est un message codé qui renseigne l’organisme sur, notamment, des informations de l’environnement ou sur des conditions régnant dans l’organisme. Par exemple, il renseigne nos centres nerveux sur l’état d’étirement de certains muscles de manière à ce que ces centres nerveux commandent les contractions appropriées pour le maintien de la posture dans le cadre du réflexe myotatique.
Le stimulus et son intensité sont codés au niveau d’un récepteur sensoriel et le message afférent ainsi créé se propage le long d’une fibre nerveuse sensitive puis est transmis à un motoneurone au niveau d’une synapse ; on l’appelle alors message efférent.
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Schéma du trajet du message nerveux lors d’un arc réflexe myotatique
(= réponse d’un muscle à son propre étirement) attention :
seul le réflexe monosynaptique est envisagé en terminale (la voie avec l'interneurone jaune n'est donc pas à représenter ici) |
I Codage de l’intensité du stimulus au niveau du récepteur : le potentiel de récepteur
A. Le potentiel de repos
Une microélectrode enregistre un potentiel de 0 mV en surface et –70 mV à l’intérieur de l’axone. Cette différence de potentiel de 70 mV de part et d’autre de la membrane de l’axone est permanente : on l’appelle potentiel de repos. L’intérieur de la cellule est électronégatif par rapport à l’extérieur : la membrane est polarisée.
Cette polarisation ou potentiel de repos est due à une dissymétrie ionique maintenue par la membrane. Ces potentiels membranaires peuvent être enregistrés pour tout type de cellule.
Exemple :
- neurone –70 mV
- cellule musculaire –90 mV
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L'enregistrement obtenu quand une microélectrode est plongée dans l’axoplasme (entre t1 et t2) par rapport à un électrode de référence dans le milieu extracellulaire : |
B. Naissance du potentiel de récepteur
Le récepteur, ici le fuseau neuromusculaire, constitué de fibres musculaires modifiées entourées par des terminaisons nerveuses sensitives, réagit à un stimulus déterminé, mécanique, l’étirement d’un muscle.
Le stimulus déclenche une modification de l’état électrique du neurone sensitif. Cette dépolarisation ou potentiel de récepteur est graduable est fonction de l’intensité du stimulus et est localisée (non propageable).
intensité de stimulation i1< i2 < i3 |
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La polarisation de repos de la membrane tend à s’inverser.
Si ce PR dépasse le seuil de dépolarisation de la fibre, il en résulte la genèse d’un PA.
II Le message propagé le long du neurone sensitif : les potentiels d’action
Lors d’une stimulation de faible intensité (i1, i2), pas de PA. La dépolarisation de la membrane de la fibre nerveuse augmente avec l’intensité de la stimulation.
A partir de i3, PA : c’est le seuil de dépolarisation nécessaire pour faire naître un PA
i4>i3 mais le PA garde la même amplitude : c’est la loi du tout ou rien.
Les neurones n’émettent un PA que si leur membrane est dépolarisée jusqu’à une valeur seuil : le seuil de dépolarisation. Au delà de ce seuil, l’amplitude des PA émis reste constante : c’est la loi du tout ou rien.
Potentiel d’action d’une fibre nerveuse en réponse à une stimulation isolée |
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Un PA est un signal élémentaire du message nerveux. Il correspond à une modification du potentiel de repos. (amplitude de l’ordre de 100 mV ; durée : 1 à 2 ms). Il comprend :
- une phase ascendante au cours de laquelle le potentiel transmembranaire passe d’une valeur négative (potentiel de repos) à une valeur positive = dépolarisation
- une phase descendante au cours de la quelle le potentiel passe d’une valeur positive à des valeurs de plus en plus négatives jusqu’à atteindre le potentiel de repos = repolarisation puis hyperpolarisation.
Les PA enregistrés sont tous de même amplitude quelle que soit l’intensité de la stimulation ; c’est la fréquence des PA qui augmente avec l’intensité de stimulation. Au niveau d’un neurone, le message nerveux se traduit par une succession de potentiels d’action d’amplitude constante et dont la fréquence code l’intensité de la stimulation.
III Transmission synaptique au motoneurone
Le message est transmis d’un neurone à l’autre grâce à une substance chimique : un neurotransmetteur libéré par le neurone présynaptique par exocytose dans des concentrations qui traduisent la fréquence des PA qui parvient à la terminaison de ce neurone. La fixation des molécules du NT aux récepteurs de la membrane postsynaptique induit un changement du potentiel membranaire nommé potentiel postsynaptique dont l’amplitude varie en fonction de la quantité de NT reçue et qui déclenche la création d’un PA au niveau d’un neurone quand le seuil de dépolarisation de celui-ci est atteint.
L’action des molécules du NT est très fugace (il est rapidement éliminé de l’espace synaptique), ce qui autorise une modulation très fine de l’activité de la cellule postsynaptique.
Au niveau d’une synapse, le message codé en fréquence est donc traduit en un message chimique codé en concentration de NT, lui-même codé en amplitude au niveau postsynaptique sous forme d’un PPS qui déclenchera, à partir d’une amplitude seuil, un PA qui sera la base d’un message codé en fréquence et propagé le long du motoneurone.
Schéma du fonctionnement synaptique. |
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Conclusion :
Le message nerveux est d’abord de nature électrique, un potentiel codé en amplitude (potentiel de récepteur) puis en fréquence le long de la fibre sensitive (PA). Au niveau d’une synapse, la transmission se fait sous forme d’un message chimique (neurotransmetteur) qui permet de créer un nouveau message électrique codé en fréquence le long du motoneurone. |